Ca fait maintenant des semaines que j’essaie de poser des mots sur ce qu’il se passe dans ma vie et dans ma tête. J’ai pris du recul et je pense être prête à partager avec toi mes doutes en espérant pour que cet article pourra aider des personnes qui sont dans le même bateau que moi… Donc, si tu te sens mal dans ton job actuel, perdu dans ta vie et que tu ne sais pas de quoi demain sera fait, cet article est pour toi.
Cet article sera divisé en deux parties. Dans la première partie je t’expliquerais pourquoi j’ai décidé de quitter mon job de graphiste tandis que la deuxième partie se consacrera à ce que je fais maintenant, à savoir être rédactrice pour le magazine de trivago. Je vais être vraie, j’espère que ça te permettra de te mettre à ma place et de ressentir ce que j’ai pu ressentir…
La depression du designer et bore-out
J’adore le design. J’ai adoré mes 5 années d’études, en particulier mon master aux Beaux-Arts de Porto. J’ai rencontré des professeurs inspirants et d’autres qui ne méritent pas du tout leur travail. Depuis le début, je me voyais travailler en agence, vivre de ma passion, créer des projets dont je serais fière et surtout m’épanouir professionnellement et personnellement. Grosse douche froide une fois rentrée sur le marché du travail. J’ai essayé différentes structures de travail, en grandes et petites entreprises, en multinationales et en studio locaux mais, malgré quelques belles expériences, le constat restait le même: Le design me déprimait.
La compétitivité, les deadlines, le stress, la précarité, les jobs où tu es sensé tout faire et tout savoir pour un salaire minable, les égos surdimensionnés, les projets bouche-trou, les managers ignorants, le dévouement à l’extrême… Tout ces différents aspects du monde du design m’ont enlevé tout amour pour mon travail. C’est un constat qui s’est fait petit à petit mais qui à lentement pris une grande proportion: Je tombais malade souvent, je n’avais plus envie de me lever, j’étais à fleur de peau et je n’avais plus d’énergie pour rien.
Je me demandais souvent “Quel est le problème? Moi ou le design?” et je cherchais toujours à relativiser et à me dire que la prochaine fois sera la bonne. Je n’ai jamais eu beaucoup de difficulté à trouver un job (heureusement) puisque je donnais toujours mon maximum mais je sentais qu’il me manquait quelque chose. Mon dernier job de graphiste en studio à Cologne à fini par m’achever puisque je rajoutais le bore-out sur la liste de mes problèmes. Mon bureau était une pièce surchauffée à côté des toilettes, mes collègues m’ignoraient, je n’avais aucuns projets sur lesquels travailler, je m’ennuyais, j’étais traitée comme une stagiaire et je passais ma vie dans le train avec 2h de trajet a/r. Mon boss me chargeait de faire des films de ses vacances avec ses gamins qui jouaient sur la chanson “Can’t stop the feeling” de Justin Timberlake. Autant te dire que je déteste cette chanson.
[blue_box]Nous sommes des êtres humains et pas des machines. C’est normal de dire stop, de se poser pour se retrouver et de repartir de plus belle.[/blue_box]
Démisionner sur un coup de tête
J’étais créativement délaissée, professionnellement démotivée et personnellement hors-service. C’est ce moment où le travail à empiété sur ma vie perso que j’ai décidé qu’il était temps de changer la situation. Après 6 mois à galérer, j’étais à quelques jours de la fin de ma période de probation qui était stipulée dans mon contrat, j’ai fondu en larmes un matin devant mon bureau. Je ne sais plus pourquoi, je me rappelle être allée dans le bureau de mon boss pour poser ma démission et demander de rentrer chez moi. Ce jour-là, je sortais du boulot en larmes mais je me sentais enfin libre. J’ai filé chez mon médecin de famille, je lui ai dit que j’étais à bout de nerfs et que mon corps me lâchait… Elle m’a donné des jours de congé pour surmonter le début du burn-out que je couvais. Je ne suis donc jamais retournée au travail après ce jour-là, et quel soulagement.
J’ai toujours eu peur de me retrouver dans cette situation où la seule chose que tu sais faire te dégoûte tellement que tu n’es physiquement plus capable de le faire. Et j’y étais ! Qu’est ce que je savais faire en dehors du design ?
[blue_box]Suis-je une bonne à rien ? Est-ce ma faute ou celle des autres ? Autant de questions qui ne valent pas lieu d’être. Ca veut juste dire que tu as le droit de réessayer.[/blue_box]
Le chômage et la recherche
S’en est suivi 6 mois de chômage rempli de doutes, de peurs (pour mon futur, mon compte en banque,…) et de recherche de la réponse à la question “Qu’est ce que je vais faire de ma vie?”. J’en ai profité pour me consacrer au blog à fond (merci à toi, d’avoir été là. Je ne saurais jamais assez le dire) mais aussi à prendre des cours d’allemand, à m’essayer à de nouvelles expériences, à partir en road trip pendant un mois et à retrouver ma motivation. À un mois de la fin de mon chômage (je n’avais droit qu’à 6 mois d’aide sociale puisque je travaillais par contrats de 6 mois), j’ai eu la chance de décrocher le job que j’enviais depuis des mois et qui me permettrais de m’échapper un peu du design: Rédactrice pour le magazine de trivago, Room5 !
Bon, je t’ai sorti un bon gros pavé bien déprimant mais la suite de l’histoire est plus réjouissante ! Spoiler alert : J’ai retrouvé ma joie de vivre et une nouvelle aventure. On se donne rendez-vous jeudi et d’ici là, n’hésite pas à me laisser un petit commentaire.